C'est
l'esprit dans lequel je travaille depuis toujours puisque j'étais
déjà convaincue par ce que disait René Dumont en 1974 quand il
parlait d'écologie en buvant un verre d'eau. J'avais alors mis en
pratique ce soutien aux capacités d'entraide
et de régénération du vivant en passant en 1976 à l'agriculture
biologique. En parlant maintenant d'écologie relationnelle et
d'éducation durable, j'affirme en plus que nous avons tout à gagner
en doublant, dans la relation entre humains, l'orientation proposée
par l'agroécologie dans la relation à l'environnement naturel.
L'écologie relationnelle comme
l'éducation durable touchent à
la qualité des relations, entre des égaux ou presque pour
l'écologie relationnelle, dans des
relations dissymétriques comme celles qui existent entre un
adulte et un enfant, pour l'éducation durable.
L'option
de la qualité des relation me semblent aujourd'hui indispensables
dans les activités au quotidien, personnelles comme professionnelles
puisque nous récoltons collectivement plus tard ce que nous semons
individuellement aujourd'hui. C'est un investissement dans la durée.
Et du point de vue des relations d'éducation et d'apprentissage (ce
sont déjà des activités de relation), la qualité de
la relation concerne la moitié des compétences-clés qui
sont « nécessaires à tout individu pour
l'épanouissement et le développement personnels, la citoyenneté
active, l'intégration sociale et l'emploi. »
(selon la formulation du Journal Officiel de l'Union Européenne du
18 décembre 2006) : apprendre à
apprendre, compétences sociales et civiques, esprit d'initiative et
d'entreprise, sensibilité et expression culturelles.
La
qualité de la relation concernent l'expérience courante. Maintenant
qu'il est possible d'observer le cerveau en train de fonctionner, se
confirme l'idée que les connaissances dont dispose l'humain à un
moment donné se sont enracinées au fil du temps dans des traces
pas toujours conscientes de l'expérience vécue faite de sensations,
d'émotions, de représentations déjà existantes et d'intentions en
situation ... Comment rendre plus vivante notre expérience ? Même si nous
ne pouvons agir qu'à la marge car la plus grande partie des
processus se font hors de notre conscience, nous pouvons toujours
tenter de moins entraver le mouvement de vie en installant des
conditions favorables.
Opter
pour l'écologie relationnelle et l'éducation durable revient alors
à adopter une position de « chercheur embarqué » dans
l'expérience de l'existence, attentif à ce qui se passe pour lui et
pour les autres, et à comment cela se passe avec une visée
d'humanisme en pratique. Puisque chacun dispose d'un
point de vue irremplaçable
sur son expérience, une conscience plus aiguë des processus ouvre
le champ des possibles.
Dans l'aventure du quotidien, le résultat n'est pas toujours là,
bien sûr, mais , dans la durée, je suis convaincue que cela vaut le
coup de garder le cap d'une « santé » tel que l'a
décrite en 1946 l'Organisation Mondiale de la Santé sans y toucher
depuis : un état
de complet bien-être physique, mental et social.
L'éducation
durable s'est d'abord greffée sur les activités mises en place dans le cadre européen pour que les jeunes dont nous nous occupions, d'autres enseignants et moi-même, puissent trouver leur place dans la société. L'écologie
relationnelle dérive de ma pratique de gestalt-thérapeute. Les deux
reviennent à un constat de base : quand une personne est
amenée, volontairement ou non, à fonctionner en dehors de sa propre
« zone de confort », elle a souvent besoin de l'attention
bienveillante, rigoureuse et soucieuse d'éthique de quelqu'un
d'autre qui peut l'aider à laisser émerger toutes sortes de
processus informels et non formels. Ce sont des ressentis de peurs, d'inquiétude née de la nécessité de prendre des décisions à
partir de données forcément incomplètes, etc. Ils génèrent des réflexes malheureux portant parfois à conséquence et ils ne sont que rarement pris en compte dans les systèmes habituels
d'éducation ou de socialisation. Avec
un accompagnement adapté , sous la forme d'une aide à la prise de conscience de ce qui se passe, se développent pourtant des capacités
d'autoéducation et d'autorégulation d'autant plus fécondes
qu'elles sont ensuite réinvesties ailleurs.
Ce genre de façon de prendre soin de l'humain vivant a d'ailleurs toujours plus ou moins existé sans que quiconque y prenne garde. Dans le contexte actuel de crises et de mutations, l'éducation durable et l'écologie relationnelle rejoignent alors les pratiques d'accompagnement favorisant la santé sous tous ses aspects. Elles développent l'intelligence collective en aidant à s'approprier une vision nouvelle de soi, des autres et du monde environnant. Voulez-vous vous y mettre ?
Ce genre de façon de prendre soin de l'humain vivant a d'ailleurs toujours plus ou moins existé sans que quiconque y prenne garde. Dans le contexte actuel de crises et de mutations, l'éducation durable et l'écologie relationnelle rejoignent alors les pratiques d'accompagnement favorisant la santé sous tous ses aspects. Elles développent l'intelligence collective en aidant à s'approprier une vision nouvelle de soi, des autres et du monde environnant. Voulez-vous vous y mettre ?
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